Parlons sécurité, parlons des équipements collectifs

Le toit de votre bâtiment est-il dépourvu de muret (parapet) d’une hauteur supérieure à 900 mm? On y retrouve des équipements tels que climatiseur, ventilateur, extracteur d’air ou autres équipements qu’il vous faut entretenir? Les laveurs de vitres y accèdent-ils lors du nettoyage annuel de vos murs rideaux? Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, alors les quelques minutes que vous prendrez à lire ce texte vous seront dès plus utiles pour comprendre certains enjeux liés à la sécurité.

Comme administrateur ou gestionnaire d’un syndicat de copropriété, vous êtes tenu par la loi d’assurer la sécurité de toute personne qui accède à votre bâtiment, et cela inclut le toit. La sécurité des travailleurs qui accèdent au toit de votre édifice ne pose pas problème lorsque son pourtour est muni d’un parapet d’une hauteur minimale de 900 mm (36 po.). En l’absence de ce dernier, il est important de savoir que personne ne peut s’approcher à moins de deux (2) mètres du bord du toit. En deçà de deux mètres, la législation considère que tout individu qui se trouve dans cette zone est exposé à une chute en hauteur.

Plusieurs contextes peuvent amener un intervenant dans la zone d’exposition à une chute en hauteur. Le plus courant est la maintenance des équipements propres à la mécanique du bâtiment tels que les climatiseurs, ventilateurs, extracteurs d’air, etc. Des équipements qui, pour la plupart, exigent un entretien régulier. Pour éviter que les techniciens qui assurent le bon fonctionnement de ces équipements ne se retrouvent dans la zone à risque de chute – moins de deux mètres du bord du toit – une solution économique est l’installation de garde-corps dit autoportant.

Le garde-corps autoportant est une solution simple et économique pour assurer la sécurité. L’un de ses avantages est qu’il ne nécessite aucune modification au bâtiment pour son installation puisqu’il est simplement déposé sur le toit de l’immeuble. Il est maintenu en place par des contrepoids. Comme rien n’est parfait toutefois, pour être fonctionnel, le garde-corps autoportant exige un parapet, ou une butée, de 100 mm de haut sur lequel il viendra s’immobiliser dans l’axe horizontal. En l’absence de ce parapet, il faut penser au garde-corps usuel régulier. Ce dernier se fixe directement au bâtiment, généralement par de la boulonnerie.

Dans le jargon de la protection contre les chutes, les garde-corps tombent dans la classe des systèmes de protection dits passifs, ou collectifs dans le langage courant. Par protection collective, on comprend que toute personne circulant dans une zone donnée est protégée d’une chute sans autre attention de sa part. Par exemple, une rampe d’escalier est considérée comme un équipement de protection passif. Lorsque le garde-corps, régulier ou autoportant, ne répond pas aux exigences opérationnelles, il faut alors envisager un système de protection contre les chutes de type actif, ou individuel. Nous traiterons de ce dernier dans une prochaine chronique.

Terminons en mentionnant qu’en plus de veiller à la sécurité des usagers sans égard à leur compétence, les systèmes de protection passifs ne requièrent pas d’inspection annuelle avec attestation de conformité signée par un ingénieur. Cela représente une économie récurrente non négligeable à long terme. Surtout, n’oubliez pas qu’en tant que propriétaire ou opérateur des lieux, vous demeurez responsable de la sécurité de toute personne qui évolue dans vos installations. Comme le dit si bien l’adage, vaut mieux prévenir que guérir!